Alerte Rouge 3, dauphins alliés contre ours soviétiques


Dans le vénérable monde des jeux de stratégie en temps réel (STR), il y a certaines licences mythiques. On pense à Warcraft et Starcraft, à Cossacks, Age of Empires mais aussi à la série qui nous occupe aujourd’hui : Command & Conquer. Développée par Westwood Studios, puis reprise par les studios d’Electronic Arts, elle est composée de deux arcs narratifs distincts, avec néanmoins quelques éléments en commun. L’Arc Tibérium narre l’affrontement entre la Confrérie de Nod et le Groupement de Défense International pour le contrôle d’une donnée rare apparue sur Terre, le Tibérium. L’arc Alerte Rouge, quant à lui, nous raconte l’affrontement uchronique entre les Alliés et l’Union Soviétique, en particulier le troisième opus, que nous abordons aujourd’hui.

« Il fait froid et sombre. Ça me rappelle mon enfance au goulag. »

Résumé très rapide des épisodes précédents. Dans Alerte Rouge premier du nom, Albert Einstein crée une machine à remonter dans le temps, voyage dans les années 1920 et tue Hitler pour que celui-ci ne transforme jamais l’Allemagne en Troisième Reich. Son plan fonctionne mais dans la nouvelle réalité, l’URSS de Staline est devenue extrêmement puissante et lance une guerre mondiale contre les Alliés. Dans Alerte Rouge 2, après avoir tué Staline, les Américains mettent à la tête du régime soviétique un pantin à leur solde, Alexandre Romanov. Sauf que ce dernier va très vite révéler sa véritable nature et lancer une invasion du territoire américain avec un certain Yuri en allié, étrange conseiller chauve aux pouvoirs télépathiques. Cependant, l’offensive échoue et les Alliés reprennent la main, arrivant aux portes de Moscou. Romanov est enfermé dans la Tour de Londres et Yuri défait, à la faveur d’une nouvelle utilisation de la machine à remonter le temps d’Einstein.

Une esthétique qui fleure bon les anciennes affiches de propagande

Une esthétique qui fleure bon les anciennes affiches de propagande

Alerte Rouge 3 commence d’ailleurs à ce moment là. C’est la panique chez les Soviétiques et, dans un dernier espoir, le colonel Cherdenko révèle à son supérieur, le général Krukov, l’existence d’une machine à remonter le temps soviétique. Accompagnés d’un scientifique, le docteur Zelinsky, ils se rendent une nouvelle fois dans les années 1920 afin de tuer Albert Einstein, responsable selon eux de la supériorité des Alliés. A leur retour dans le monde actuel, les choses se sont à priori améliorées : Les Alliés ont effectivement été défaits et Cherdenko n’est plus un colonel, mais le Premier Secrétaire du Parti Communiste d’URSS. Mais encore une fois, un élément vient tout perturber : un certain Empire du Soleil Levant a fait son apparition. Très en avance technologiquement, il lance les hostilités contre les Soviétiques et les Alliés. Tout est, encore une fois, à recommencer.

« Bonjour, vermine capitaliste. Je suis le général Krukov et je m’apprête à vous botter les fesses. »

Vous l’aurez compris, Alerte Rouge 3 est un jeu à prendre au deuxième degré, tant l’exagération y est permanente : scénario fou, punchlines dignes des années 80, personnages caricaturaux (pas très difficile de savoir qui va vous trahir), unités sorties de nul part… Mais c’est ce qui fait le charme du jeu car pour le reste, c’est un STR tout ce qu’il y a de plus classique avec des objectifs standards et aucun véritablement bouleversement dans les mécaniques de jeu. A vous donc de voir si vous accrochez à l’ambiance de cette uchronie délirante. Vous aurez quand même du pain sur la planche, avec trois grandes campagnes à remporter : l’une avec les Alliés, l’autre avec les Soviétiques et la dernière avec l’Empire du Soleil Levant. La façon de jouer est différente selon le clan qui vous choisissez, vous aurez donc du challenge à relever.

Tim Curry wants you for Red Army

Tim Curry wants you for Red Army

Spécificité reprise des autres jeux Command & Conquer : les scènes entre les missions, jouées par de vrais acteurs. On va retrouver quelques têtes connues, à commencer par Tim Curry en Premier Secrétaire Cherdenko. Vous l’avez déjà probablement vu, dans The Rocky Horror Picture Show, Scary Movie 2 ou dans le rôle du roi Arthur dans la version originale de la comédie musicale Spamalot. Du côté des Alliés, on retrouve Jonathan Pryce dans le rôle du marshal Robert Bingham. Pryce est connu pour son interprétation d’Eliott Carver dans Demain ne meurt jamais ou du gouverneur Swann dans Pirates des Caraïbes. Quant à l’empereur japonnais, il est campé par George Takei, bien connu des fans de Star Trek comme interprète d’Hikaru Sulu. Ces fameuses scènes ont un second degré qui les insère particulièrement bien dans l’ensemble parodique que constitue Alerte Rouge 3.

« Mon grand-père était cosaque. Et nous les Cosaques, nous ne sommes pas si faciles à éliminer. »

Certaines unités valent également à elles-seules un sourire : que dire lorsqu’on voit un combat sans merci entre les dauphins à laser alliés et les ours soviétiques ? On rajoutera également la présence, côté Empire, d’une écolière à couettes possédant des pouvoirs psychiques destructeurs, Yuriko Omega. Enfin, pour parfaire le délire, notons la musique accompagnant le menu principal du jeu, la Soviet March composée par James Hannigan et qui aurait toute sa place dans un concert des chœurs de l’Armée Rouge.

Command & Conquer – Alerte Rouge 3 n’est pas une révolution dans le monde du jeu vidéo ou du STR. Néanmoins, si vous appréciez les scénarios loufoques et avez envie d’un jeu efficace et prenant, n’hésitez pas à vous le procurer ! Attention toutefois, trop écouter la Soviet March risque de vous la rentrer dans la tête et de vous vous donner envie de l’écouter en boucle…

 

 

Command & Conquer - Alerte Rouge 3

de EA Los Angeles

Electronic Arts

9,99 €

28 octobre 2008

Disponible pour Windows, Mac OS, Playstation 3 et Xbox 360