Ça va sentir le chien mouillé …


Résumé : Quand Gary Hampton est laissé pour mort après une agression en pleine forêt, il ne sait pas encore qu’une malédiction pèse sur lui : il a désormais le pouvoir de se transformer en loup-garou à la pleine lune. Il décide de mettre ses nouveaux pouvoirs au service de la justice en devenant Wolf-Man.

Après nous avoir offert une variation sur le thème des Morts-vivants avec Walking Dead (immense succès récemment adapté en série télé), après avoir proposé une formidable série sur le thème du super héros avec Invincible , Robert Kirkman nous offre aujourd’hui sa brillante version du thème du loup-garou et du vampire.

Conte de la (pleine) lune vague après la pluie (de sang).

Toute l’œuvre de Kirkman pourrait s’entrevoir comme un jeu très subtil avec les codes préétablis de différents genres. Ses personnages sont toujours très humains, ils ont des problèmes de tous les jours, leurs choix cornéliens restent assez prosaïques et l’ensemble facilite l’identification du lecteur. Cette force cathartique est peut être une explication du succès des différentes séries de Bob Kirkman mais certainement pas la seule.

On doit aussi lui reconnaître le talent de son choix de dessinateurs. C’est à croire que sur chacune de ses séries il fait un casting pour savoir qui transposera le mieux son récit en images.

Et  Wolf-Man ne déroge pas à la règle. Les dessins de Jason Howard sont excellents, dynamiques, extrêmement graphiques et comme le dit Kirkman lui même,  chaque dessin raconte une histoire à lui-seul.

La série est violente, sanglante et parfois gore.  Mais en même temps si d’aventure, et le ciel m’en préserve, un vampire et un loup-garou se mettent à faire des bisous à leurs victimes, on risque de changer de registre et de se retrouver dans une série aussi excitante que du mormon porn (on me glisse dans l’oreillette qu’en fait le forfait aurait déjà été commis par une certaine S. Meyer, au temps pour moi …)

La violence est ici très graphique, adoucie par des dessins géniaux qui ne sont pas sans rappeler ceux de Stuart Immonen (autre collaborateur du Kirkman). C’est vif et dynamique comme un Jack Russell, on retient son souffle lors des chutes vertigineuses comme face à un Pitbull mal luné, et on est ému par l’air de Cocker battu de Gary Hampton.

Montre moi ta Lune,  tu verras  mes poils.

Gary Hampton est un héros qui a du chien, il a une famille qui l’aime, sa femme et sa fille l’aiment et, surtout, elles aiment aussi leur position sociale. Car,  avant de se faire croquer par un « ours », notre héros est le PDG d’une multinationale. Ce qui fait de lui une sorte de côté lumineux de Bruce Wayne, sans le trauma de l’enfance mais avec plus de poils, un riche philanthrope qui bien malgré lui s’isole de son entourage.

Dans ce premier tome, l’histoire se met en place. On découvre les personnages, amis, ennemis, alliés de confiance ou occasionnels. Tous les personnages semblent cacher une part d’ombre et cela tend à les rendre plus humains. Chacun a ses petits travers, voire même des cadavres dans le placard, et tant de secrets donnent envie d’en savoir plus et de lire la suite.

A noter : Ce Wolf-Man est publié dans une Superbe édition agrémentée de bonus très intéressants sur la genèse du projet.

C’est Merluche, toute petite maison d’édition, qui publie ce projet en France. Jusqu’à maintenant on lui doit la publication de Dynamo 5 et des french comics Anonyman et L.S.A.

Comme c’est une petite maison qui fait de grands efforts  avec les moyens du bord pour nous permettre de découvrir de nouvelles séries, on ne leur tiendra pas rigueur des quelques coquilles qui parsèment ce volume d’autant qu’à part ça le tout est de très bonne facture et vaut vraiment le coût.

Pour finir et uniquement pour vous fidèles lecteurs quelques pages Bonus où vous pourrez juger du dynamisme et de la qualité du dessin avant d’être séduit par l’excellence du récit.

Bonne lecture !

Wolf-Man

de Robert Kirkman - Jason Howard

Merluche (Image Comics pour la V.O.) - Delcourt

176 pages - 15.90€

25 Novembre 2010.