Whiplash, ou la musique comme sacerdoce

C’est sans attente particulière mais suite à de très bons échos que je suis allée voir Whiplash, grand bien m’en a pris ! Whiplash est avant tout un morceau de jazz composé par Hank Levy, qui rythme ici l’apprentissage d’Andrew Neiman, 19 ans, prodige de la batterie et passionné de jazz, qui intègre le prestigieux conservatoire Shaffer et la classe du très exigeant Terence Fletcher.

Ce dernier en effet, sous prétexte de pousser ses étudiants au-delà de leurs limites, n’hésite pas à utiliser la violence, verbale et physique, pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes.

 

Ce pitch, plutôt simple, n’a pourtant pas besoin de plus pour nous scotcher à nos fauteuils, nous montrer l’extrême exigence qu’impose la musique jazz, et au final nous faire apprécier les morceaux que constituent la BO, même si vous n’êtes pas amateurs du genre.

Le casting principal est très bon : entre un Miles Teller (déjà révélé dans Rabbit hole et The spectacular now) qui se donne à son instrument jusqu’à en saigner  des mains et un J.K Simmons qui oscille entre paternalisme et impitoyabilité extrême, ce duo/duel d’acteurs a une alchimie qui fonctionne à merveille jusqu’au bouquet (musical) final, durant lequel j’ai retenu ma respiration jusqu’à la fin.

Son réalisateur, Damien Chazelle a eu raison de croire en son projet, qui au départ ne plaisait à aucun producteur et pour lequel il a du passer par la phase court-métrage pour prouver sa viabilité. Résultat ? Une avalanche de critiques élogieuses et des récompenses à la pelle (dont le grand prix du jury et du public aux festivals de Sundance et Deauville) justement méritées pour ce second long-métrage, qui, sans fioritures ni artifices, nous transmet une vision « organique » de la pratique de la musique et nous fait éprouver tout un panel d’émotions.

Bref, Whiplash fait partie des films qui se ressentent, s’éprouvent et nous rappellent pourquoi nous aimons tant le cinéma.

Whiplash de Damien Chazelle
Sortie le 24 décembre 2014