Hollywood – Flashback


Nous sommes en 1891, Max Lexter invente le cinématographe. Il propose à Thomas Edison, l’éminent savant, de l’aider à développer et exploiter sa création.  Au lieu de cela, Edison lui vole l’idée et le jette en prison durant 6 mois. A sa sortie, sa femme et sa fille sont mortes de la tuberculose, il sombre dans l’alcool. Il est sauvé et recueilli par Janet et Tom Mix, tous deux artistes de rue, funambule et cow boy. Il fera le tour des villes avec eux, jusqu’à ce qu’il souhaite se venger d’Edison, qui exploite d’une manière lamentable le cinématographe. Débute alors un jeu de chat et de la souris épique et sanglant, entre le trio et leur concurrent, considéré comme le plus grand génie de son époque.

Le Far West et le cinéma, toute une histoire ! A la vue de la couverture, comment ne pas se jeter sur cette BD illustrant le début du cinéma… plus que revu et corrigé. Le dessin de la couverture est sans équivoque, un train du 19e siècle avec une femme se tenant debout à l’avant par je ne sais quel moyen, filme. Oui, elle filme une copie scénaristique de ce qui fut un vrai rebondissement de la révolution de l’image animée, « l’arrivée d’un train en gare de La Ciotat », film qu’au moins tout étudiant en cinéma a vu et étudié. Voilà qui intrigue.

Alors que nous découvrons les personnages de Max et Edison, l’histoire est entre coupée de scènes des années 1920, à Hollywoodland, avec un Max et un Tom plus âgé. En fait, ce sont eux qui racontent leur histoire. La BD démarre donc avec toute une série de Flashback, titre de ce premier tome. Ils racontent tous deux leur histoire à Jane, qui se dit la fille de Janet. Lequel de Max ou Tom est le père, ils se le demandent. L’univers de cette BD est assez sombre, via une image et une couleur travaillée par le dessinateur Marc Malès. Violente et vraiment très masculine, les femmes y sont mangeuses d’homme, sexy et avec beaucoup de caractère. Les hommes qui les entourent en sont gaga. Alors que dans le passé Janet entretien une semi relation avec Tom et allume Max, dans le présent de l’histoire (donc  dans les années 1920, si vous me suivez),  Jane, elle, mène ses deux pères du bout du nez, couche avec un comédien et provoque des catastrophes.

Le scénariste Jack Manini donne l’impression d’avoir plus que pris des libertés dans l’histoire. Comme c’est étrange de constater les dialogues crus et contemporains, sur des dessins du début du 19e siècle. Les personnages sniffent de la cocaïne, se font paparazziés, ils projettent la première publicité (pour de la bière) animée sur le mur d’un immeuble en ville. Et pourtant, le scénario se base sur une documentation certifiée de l’histoire du cinéma. Tel que par exemple, le premier film projeté dans une roulotte. Nous y découvrons le côté obscur de la personnalité d’Edison, les coulisses de l’avènement d’Hollywood.

Manini accélère l’Histoire, pour en arriver plus rapidement à l’intrigue du flashback : comment Max va-t-il évincer Edison pour en arriver à travailler à Hollywoodland, dans sa propre société de production de films ? Quant à l’intrigue principale de ce scénario, c’est Jane. Dès les premières pages nous comprenons qu’elle joue un double jeu, peut-être n’est-elle pas qui elle dit être ? Encore plus étrange, Janet, donc sa mère, morte dans un incendie, intervient par une voix off ! Elle commente les évènements, s’inquiète des actions de Jane, en personnage omniscient, nous prédit de grands malheurs. La BD est très rythmée, nous n’avons pas le temps de souffler, entre les sauts dans le temps, les scènes d’action, les nouveaux personnages.

Voilà une œuvre intéressante et singulière, à découvrir pour l’atmosphère créée  par Malès (qui a tout-de-même été publié à l’époque de Métal Hurlant, j’adore !), pour réviser son histoire du cinéma ou tout simplement, pour se divertir du 7e art via le 9e !!!

Hollywood – tome 1 – Flashback
Collection Grafica chez Glénat
13.50€
Paru le 29 septembre 2010. Tome 2 prévu le 1er septembre 2011