Idées cadeaux pour pères noël de dernière minute…


Si comme moi vous détestez braver la foule durant vos emplettes de Noël mais aimez bien offrir des cadeaux personnels à vos proches, cette chronique est pour vous. Mes camarades ont déjà bien déblayé le chemin pour vous donner de bonnes idées cadeaux. Mais au cas où vous seriez encore en panne d’inspiration, je vais vous livrer mes coups de cœur culturels, à offrir sans modération – si ce n’est celle de votre portefeuille.

Même si la BD, c’est pour les enfants, n’hésitez pas à offrir ce petit chef-d’œuvre, Taniguchi est toujours une valeur sûre. Il ravira les amoureux de mangas et intriguera sans rebuter les amateurs de BD occidentale. Taniguchi nous embarque dans une ambiance feutrée, entre souvenirs, regrets et nostalgie d’une enfance trop vite passée. Côté comics, dénichez donc des exemplaires de Calvin et hobbes. Bill Waterson y raconte la vie de Calvin, un petit garçon plutôt turbulent et très imaginatif, qui voit en sa peluche en forme de tigre un véritable être vivant. Hobbes est son meilleur ami, son compagnon de bêtises en tout genre et de réflexions existentielles. Enfin, Denoël a édité le magnifique Sempé à New-York, recueillant tous les dessins que le créateur du petit Nicolas a publiés dans le New Yorker. C’est beau, tendre, parfois drôle, et très poétique, accompagné d’un entretien avec l’ancien directeur de Télérama. Ce (beau) livre coute un peu cher, alors c’est à réserver à ceux qui ont été très très sages…

A l’ado qui n’a pas trop l’habitude/envie de lire, vous pouvez offrir Roman avec cocaïne de Maurice Aguéev. Sorte d’Attrape-cœur version russe, ce roman paru dans les années 30 fit scandale à sa sortie. On soupçonna même Nabokov de l’avoir écrit sous un nom d’emprunt, pour éviter le scandale. Il met en scène les mésaventures d’un adolescent tourmenté, dans le Moscou de 1916, qui s’enfonce peu à peu dans une dépendance à la cocaïne. Bien entendu, l’histoire se termine mal. Et vous pourrez vous targuer d’avoir fait lire un roman russe à un ado.

Côté adulte, offrir du Boris Vian est aussi une valeur sûre. Nous avons tous nos préférences dans son œuvre fleuve. La mienne va vers J’irai cracher sur vos tombes. Vian situe l’action dans le sud des États-Unis, où Lee Anderson, un homme né de parents noirs mais à la peau blanche, quitte sa ville natale après la mort de son frère. Ce dernier a été lynché pour avoir vécu une histoire d’amour avec une femme blanche. Lee devient libraire et entre dans une bande de jeunes bourgeois « dévergondés ». Ce récit est probablement le plus cru de Vian, il y  dénonce le racisme ambiant et la condition des Noirs dans le sud des États-Unis.

Au rayon DVD, allez fouiner dans les bacs à soldes pour dénicher des films burtoniens. Pas de fêtes de fin d’année sans un bon Tim Burton, c’est un peu comme les mandarines ou le chocolat, indispensable. Personnellement, je re-regarderai L’étrange noël de Monsieur Jack. Jack Skellington, un épouvantail aux allures de squelette, vit dans la ville d’Halloween. Roi de l’épouvante et des citrouilles, il passe son temps à préparer la prochaine fête d’Halloween, mais, las de cette vie, il décide de partir, découvre Noël et décide que les habitants de la ville d’Halloween prépareront Noël cette année. Il kidnappe le Père Noël et met toute la ville au travail pour préparer des cadeaux…très particuliers. C’est poétique et macabre et la bande son, très réussie, vous trottera en tête bien après le générique de fin. Et si vous en voulez encore, vous pouvez enchainer sur Beetlejuice et Ed wood. L’un pour apprendre comment effrayer une famille bourgeoise blasée, l’autre pour en apprendre sur la vie du réalisateur de Plan 9 from outer space (film cultissime pour les amateurs de kitch, au passage). On peut aussi se réjouir de la sortie en DVD de Là-haut de Pete Docter et Bob Peterson, film d’animation jouissif des studios Pixar ou un vieil homme acariâtre et un boy-scout très pot-de-colle s’envolent avec des ballons dans une maison pour rejoindre l’Amérique du Sud. Émouvant et très drôle.

Pour accompagner tout cela, j’allais vous proposer l’album The virgin Suicides de Air, album aérien s’il en est. Mais j’ai ensuite réalisé que ce serait un peu comme vous conseiller de lire la biographie de Barbara le soir du nouvel an. A la place, je vous propose l’album Takk… de Sigur Rós. Tout aussi aérien, beau, parfois triste… mais beau. A écouter pelotonné dans une couverture avec du thé. Ajoutons à la playlist Horehound des Dead Weather, sorte de dream team du rock, réunissant la chanteuse des Kills, Alison Mosshart, et Jack White des White Stripes. Ils proposent un son sombre et dépouillé et ont de plus eu la bonne idée de proposer un album live en téléchargement gratuit. Mes voisins adorent…

Et si vous avez encore un peu de sous – et s’il reste des places-, les Arctic Monkeys passent à la Médoquine fin janvier. De quoi commencer l’année avec un bon petit pogo.

Joyeuses Pâques.