Koryu d’Edo



Deux récits d’amour s’entrecroisent, à deux époques différentes, au Japon…

À notre époque à Tokyo, le jeune Koji, aspirant dessinateur de manga, fréquente Atsumi, la fille d’un historien et restaurateur d’estampes anciennes. Ces estampes racontent la fuite de Koryu, samouraï pourchassé par son maître pour avoir eu une liaison avec une de ses concubines. Réfugié mourant dans une auberge, il parviendra à fuir pour partir à la recherche de celle qui lui a été enlevée de force.

Premier album, bel ouvrage assurément

D’emblée il faut savoir que Carrément BD est une collection qui se distingue actuellement par son format hors norme : trente centimètres sur trente, un carré. Dimitri Piot pour son premier album Koryu d’Edo, ne déroge pas à la règle. Ce format qui sort des sentiers battus accroche l’œil, une très belle couverture, parfaitement reliée parachève le tout. Nous voilà tout bonnement devant un bel ouvrage ; allons voir de plus près ce que l’on y trouve à l’intérieur.

Koryu d’Edo

Nous voici plongés au cœur de Tokyo, aux côtés du jeune Koji, aspirant dessinateur de manga, ballotté entre le choc émotionnel lié au récent décès de sa mère, un tempérament vif qui lui occasionne quelques rixes avec quelques bandes du quartier et le peu d’intérêt qu’il porte aux études. Il fréquente Atsumi, la fille d’un historien également restaurateur d’estampes anciennes. Celle-ci lui fait le récit des estampes que restaure son père, sur la fuite d’un samouraï, histoire qui redonne progressivement une nouvelle énergie à Koji.

Ce très bel album, redisons le encore une fois, cela fait du bien, est avant tout un patchwork ; assemblage de périodes, de sentiments et de styles. Ce parallèle entre Histoire et modernité, entre Edo et Tokyo, entre samouraï et mangaka aspirant est parfaitement mis en valeur par un parti pris graphique étonnant mais efficace : une alternance entre planches contemporaines et estampes.

Aux admirateurs de lune
Les nuages parfois
Offrent une pause

Matsuo Basho

L’album se révèle donc être une réussite pour la première œuvre d’un jeune auteur, on apprécie les quelques notes explicatives sur des termes spécifiques et un réel désir d’authenticité sur les époques, les lieux, les histoires. Bien entendu, il reste quelques approximations, la période médiévale aurait sans doute mérité une tonalité plus épique mais l’on profite pleinement de ce chassé-croisé graphique sur fond d’esthétique nippone. L’auteur nous gratifie d’une fin au goût apparemment autobiographique permettant de conclure ce joli récit ; pensez à lui poser la question quand vous le verrez en dédicace !


Paru en Novembre 2009
Koryu d’Edo
par Dimitri Piot
Aventure historique
Glénat

Collection Carrément BD
Public conseillé : Ados-Adultes