La crise sur le gâteau


Cette année encore vous êtes sans aucun doute anxieux de découvrir quelles seront les suggestions de votre cher Mandorine pour savoir comment couvrir vos proches de cadeaux subtils et délicats. En effet, c’est certes bien de penser à ceux que l’on hait, mais il est encore plus important de penser à ceux à qui l’ont tient. Hélas, malgré tout l’indécrottable optimisme dont on peut faire preuve, la crise, avec un grand C, est encore parmi nous, poussant les plus humbles à se serrer la ceinture en s’exilant dans des contrées plus hospitalières, qui puissent leur donner un asile plein de bière et de frites. Bref, comment à la fois pouvoir faire de beaux cadeaux et dépenser le moins possible?

Alors certes, nous pourrions vous suggérer tel ou tel disque pour farfouiner dans les bacs à soldes comme nous l’avions fait les autres années. Mais comme votre cher webzine n’hésite jamais à vous parler de non-nouveautés, il n’était pas forcément pertinent de vous conseiller des classiques à petit prix. En effet, de bouquins déjà sortis (ici ou ), de BD (hop hop), de jeux vintage (bip bip), de musique pas forcément récente (, ici, encore), ou de films ou séries (par exemple par ici ou par-là), nous avons fort parlé en ce 2012 de fin du monde.

Uke them all !

Uke Elvis quelques années avant Burger Elvis

Uke Elvis quelques années avant Burger Elvis

Pour commencer, faisons écho aux quelques lignes que vous avez eu le plaisir de lire il y a de cela quelques heures. Car comme beaucoup de choses dans la vie, il est des présents à double tranchant, qui, à l’instar d’un pouvoir de super héros, peuvent apporter bonheur ou désolation en fonction des mains dans lesquelles ils atterrissent. Les instruments de musique sont de cette race.
 
D’autant que celui dont on va vous parler ici souffre d’un défaut de taille, inversement proportionnel à la taille : il est COOL. C’est à dire qu’une horde de gens plus ou moins dans le vent s’y sont mis en grand nombre et sans grand talent, ce qui fait que si vous l’avez déjà croisé vous en penserez peut-être le plus grand mal. Et pourtant, le ukulélé, puisque c’est de lui dont on parle, fait un cadeau de choix dans cette liste. Instrument de musique avant tout, il demande de faire un bon choix et de ne pas acheter n’importe quoi, mais son sursaut de popularité fait qu’on arrive à trouver des choses très potables pour moins que le prix d’un plein d’essence, voire à peine plus du prix d’une place de ciné chez un grand marchand de musique teuton dont je tairai le nom. Arme de destruction tympanique redoutable dans les mains de votre progéniture, il devient pourtant une fois apprivoisé* (et accordé) un compagnon de chanson à la voix douce et aigrelette qui rajoutera sans doute aucun un petit ton mélancolique mais léger dans vos chansons de Noël.

*Attention : ceci est un véritable instrument de musique et demande donc de l’assiduité et de la pratique, il est simple d’apprentissage mais n’espérez pas devenir Jake Shimabukuro en quelques heures)

Cheap chip

3-bill-gates

Oui vas-y montre moi ta carte mère!

Mais que faire si l’on vous sollicite pour un cadeau technologique ? En effet, le petit Jean-Kévin est féru d’informatique et souhaiterait ardemment posséder un objet fait de processeur et de bits provenant d’une marque d’ordinateurs au nom de fruit. Cette phrase, synonyme de ruine en d’autres temps est aujourd’hui porteuse de grandes nouvelles : cet objet existe, il s’appelle le Raspberry pi, et il coûte 25 euros. Invention provenant d’un idéaliste Britannique (mais pouvait-il en être autrement?), cet ordinateur low cost ne possède que l’essentiel, c’est à dire pas grand chose, mais c’est assez. Rien de superflu, que vous ne possédiez déjà ou que vous ne puissiez récupérer chez tonton Robert. Quant à Jean Kévin, une fois la surprise (où la colère) de voir ce bout de plastique couvert de soudures ouvert aux quatre vents que l’on croirait arraché d’un vieux poste télé dans une décharge, il finira par bouger ses hormones d’ado rebelle et se plonger dans les entrailles de la machine qui révèle qu’une fois enfin branchée, il faut encore aller installer un système d’exploitation. Ce que ce feignant ne sait pas, c’est que, s’éloignant de ses congénères greffés à leurs machines prémâchées, il finira par émuler les plus grands génies de l’informatique pour devenir, qui sait, peut être le futur Steve Jobs ou Bill Gates. Il en a probablement aujourd’hui la dégaine, espérons pour vous qu’il en aura demain la fortune.

Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais point qu’on te fit (sauf les cadeaux)

Mieux qu'un bête mobile, la Batmobile

Mieux qu’un bête mobile, la Batmobile

D’ailleurs si cet objet vient nu, il ne sera pas impossible pour vous d’en faire un joli étui. Comment, en adhérant tout simplement à la mouvance du do it yourself. Cet anglicisme correspond au stade ultime du cadeau pas cher (mais pas cheap) puisqu’il revient à être fait maison, et donc gratuit, ou presque. Demandant à la fois dextérité, huile de coude et patience, on est fort loin du collier de coquillettes ou de la bougie en authentique cire d’oreille. Non, ici c’est une communauté, digne d’une confrérie secrète, solidaire et connectée, aux méthodes rodées et aux techniques de pointe. Leurs bijoux made in home semble sortir des ateliers d’un créateur, et leurs objets de déco n’ont rien à envier à la suède. Il n’y a qu’à voir la galaxie de sites consacrés au DIY (ces trois lettres sur google vous ouvrent la porte sur nombre de blogs ou de pages dédiées, en français mais surtout dans la langue de Shakespeare), qui, si vous êtes habile de vos mains, vous permettent d’envisager tout ce que vous trouvez dans le commerce et même au-delà. Instructables, pour ne citer qu’un des plus gros, vous permettra de voir qu’à peu près tout est possible, et qu’il est 100 fois plus classe de transformer la maison de votre beau frère en batcave avec du carton que lui offrir le dvd du film.

Au boulot!