La télé privée en France, deuxième partie : la Cinq, l’étoile filante


Voici venue, non pas le temps des rires et des chants, mais la deuxième partie de notre série consacrée à la naissance de la télévision privée en France. Ce deuxième épisode raconte l’histoire de la première chaîne à occuper le cinquième réseau hertzien : la Cinq. Avant de commencer, si vous n’avez pas lu le premier épisode consacré à la privatisation de TF1, il vous est fortement conseillé de vous y plonger car il fait office d’introduction générale à cette série.

Logo de la chaîne La Cinq

Admirez cette utilisation de la 3D !

Il Cavaliere qui surgit hors de la nuit

En 1985, le président de la République, François Mitterrand, annonce la création de deux nouvelles chaînes de télévision privées qui commenceront à émettre avant les élections législatives de 1986. L’une de ces chaînes, qui occupera la cinquième réseau, sera à vocation généraliste. Celle qui prendra place sur le sixième canal aura une vocation musicale, plutôt pour les jeunes. Très vite, le projet de cinquième chaîne généraliste attire beaucoup de compagnies intéressées, notamment la Compagnie Luxembourgeoise de Télévision (CLT, dont on reparlera plus tard). Mais François Mitterrand prévoit de la confier sans appel d’offres à l’un de ses très proches amis, Jean Riboud, président de la Compagnie des Compteurs Schlumberger. Ce dernier a déjà souhaité, mais sans succès, racheter la chaîne Canal Plus.

Cependant, Riboud est déjà très malade et souhaite donc trouver très rapidement des partenaires pour créer cette nouvelle chaîne. Il va tout d’abord faire alliance avec quelqu’un qu’il connaît bien, car il l’a déjà licencié : Jérôme Seydoux. Actuel président de Pathé et grand-père de l’actrice Léa Seydoux, il est, au moment de cette histoire, le PDG du groupe Chargeurs, conglomérat réunissant de nombreuses entreprises, notamment dans le transport maritime et aérien. Jean Riboud cherche un troisième partenaire et Mitterrand lui souffle un nom qui lui a été recommandé par son ami Bettino Craxi, président du Conseil italien : Silvio Berlusconi, surnommé Il Cavaliere.

Silvio Berlusconi

Il Cavaliere est intéressé pour faire des affaires (pas judiciaires) en France

A cette époque, Berlusconi n’a pas encore d’expérience politique mais il est un homme d’affaires de tout premier plan en Italie : avec son groupe Fininvest, il possède le plus grand groupe de télévision italien (Mediaset, à qui appartient Canale 5, la chaîne transalpine la plus regardée), le plus grand éditeur du pays (Mondadori) et de nombreux investissements dans le bâtiment. Il est également propriétaire d’un important catalogue de séries et de films américains qu’il vend aux chaînes de télévision à travers toute l’Europe. Cependant, l’homme a déjà une réputation sulfureuse : quelques affaires judiciaires parlent déjà de lui et surtout, on l’accuse d’avoir conduit le cinéma italien à sa perte à cause de la concurrence féroce de ses chaînes de télé. Malgré tout, Riboud le prend comme associé pour la création de la cinquième chaîne française.

Fin octobre 1985, Jean Riboud décède et François Mitterrand s’impatiente : les deux nouvelles chaines privées doivent émettre avant mars 1986. Le président va donc ordonner à Georges Fillioud, le ministre de la communication, de finaliser l’accord avec Jérôme Seydoux et Silvio Berlusconi. C’est une situation complexe car le ministre déteste l’Italien, au même titre que Jack Lang, ministre de la Culture. Mais les négociations débouchent sur une convention extrêmement favorable au duo, notamment sur le nombre de coupures publicitaires. Le seul problème, c’est que le réseau d’émetteurs octroyé ne permet de toucher que petite partie de la population, moins de 50 %.

Naissance dans la douleur

Au cours du mois de novembre 1985, la société France Cinq est officiellement créée avec comme actionnaires principaux le groupe Chargeurs de Jérôme Seydoux (qui sera l’opérateur de la chaîne), le groupe Fininvest de Silvio Berlusconi et le fils de Jean Riboud, Christophe. Le gouvernement l’annonce ; commence alors une tempête médiatique et politique. Plusieurs points déchaînent les critiques, dont le fait qu’il y ait eu aucun concours entre plusieurs candidats, l’attribution est perçue comme le fait du président Mitterrand. Jacques Rigaud, qui était à cette époque président de la radio RTL et administrateur de la CLT, mène campagne pour casser cette attribution. La droite est furieuse qu’il n’y ait eu aucune compétition. La personnalité de Berlusconi hérisse la Gauche et les milieux culturels français, Jack Lang pensant même à ce moment donner sa démission.

A Paris, une bataille va s’ouvrir entre le gouvernement et le maire de Paris, Jacques Chirac, pour l’installation d’émetteurs relayant la cinquième chaîne sur la Tour Eiffel. Or, pour pouvoir installer ces nouveaux émetteurs, les techniciens de Télédiffusion de France (TDF) doivent avoir une autorisation de la mairie de Paris qui la refuse, officiellement pour des raisons de sécurité. Cependant, un amendement déposé par le gouvernement et adopté par l’Assemblée autorise l’installation des équipements par TDF. Jacques Chirac est furieux et promet que cet épisode laissera des traces.

Au cours du même mois, une grande conférence de presse est organisée par Jérôme Seydoux et Silvio Berlusconi afin de présenter ce qui s’appellerait bientôt La Cinq. L’objectif est aussi de présenter l’Italien sous un jour plus positif que la réputation qui le précède. Il y parvient assez bien car il faut avouer que, bien coaché et avec un charisme assez important, Berlusconi arrive à retourner les opinions. Il va d’ailleurs prononcer une phrase qui va marquer les esprits :

La télévision à laquelle nous commençons à penser, ce n’est pas une télévision Coca-Cola, ce n’est pas une télévision spaghetti. Ce serait plutôt une télévision beaujolais. Champagne le samedi !

Le jeudi 20 février 1986, en première partie de soirée, La Cinq commence à diffuser sur son réseau réduit d’émetteurs, utilisant les moyens techniques de Mediaset et l’important catalogue de séries américaines et japonaises de Berlusconi. La première chaîne privée généraliste nationale vient donc de naître, on peut donc penser que le plus dur est fait.

L’alliance de la peste et du choléra

Sauf que tout ce petit édifice est remis en cause par la victoire de la Droite lors des élections législatives de mars 1986. Le nouveau Premier ministre n’est autre que Jacques Chirac, maire de Paris. Ce dernier n’a pas oublié l’épisode de l’amendement Tour Eiffel et les conditions douteuses de l’attribution des deux nouveaux réseaux de télévision par la gauche. A peine arrivé au pouvoir, il applique le programme commun de la droite en matière d’audiovisuel : privatisation d’une chaîne publique (TF1, en l’occurrence) et annulation des autorisations d’émettre pour La Cinq et TV6. Un nouvel appel d’offres est émis par la Commission Nationale de la Communication et des Libertés (CNCL, ancêtre du CSA, instauré par le gouvernement Chirac), mais La Cinq est autorisée à continuer ses émissions pour éviter l’écran noir.

Dans cette compétition arrive un homme d’affaires influent dans le monde des médias à cette époque : il s’appelle Robert Hersant. Surnommé le « papyvore », il est à la tête d’un très grand groupe de presse qui se compose, entre autres, du Figaro, de France Soir, du Dauphiné Libéré, de la Voix du Nord Il est un soutien solide du RPR et possède un passé trouble de collaborateur pendant la Seconde Guerre Mondiale, à tel point que Le Canard Enchaîné le surnomme alors « Herr Sant ». L’arrivée de Jacques Chirac au pouvoir lui ouvre des perspectives de développement dans la télévision.

Robert Hersant

L’annulation des concessions est une aubaine pour Robert Hersant

Hersant, poussé en ce sens par le Premier ministre et ses collaborateurs, va entamer des négociations avec Berlusconi et Seydoux afin de devenir actionnaire majoritaire et opérateur de La Cinq. Il va également se doter de studios de télévision ultra-modernes afin d’ouvrir une rédaction journalistique dans la nouvelle Cinq. Le 23 février 1987, après une audition à la CNCL, le trio Hersant-Berlusconi-Seydoux se voit attribuer le cinquième réseau face au projet de l’homme d’affaires Jimmy Goldsmith. Les programmes de la Cinq vont alors subir quelques modifications.

Robert Hersant installe donc une rédaction importante et performante pour l’époque avec certains journalistes qui ne sont pas inconnus du grand public : Jean-Claude Bourret, Béatrice Schönberg, Guillaume Durand, Gilles Schneider, Marie-Laure Augry, Jean-Marc Morandini…  Mais la privatisation en cours de TF1 va surtout inciter Berlusconi à proposer à ses deux associés une stratégie agressive : débaucher à prix d’or les plus grandes stars de la Une pour les rapatrier sur La Cinq, afin que le public les suive et que les résultats de la chaîne franco-italienne décollent définitivement. En cette année 1987, Silvio et Robert vont successivement attirer à coup de gros chèques Patrick Sabatier (la grande star de l’époque), Stéphane Collaro, Patrick Sébastien, mais aussi Philippe Bouvard et Thierry Ardisson. Non seulement ces présentateurs sont grassement payés, mais ils vont aussi avoir la responsabilité de la production de leurs émissions, chose nouvelle dans le PAF. La Cinq met également le paquet sur sa communication en lançant une campagne de publicité massive, présentant les nouvelles recrues et affichant le nouveau slogan : « Cinq you la Cinq ! ». Tout est prêt pour partir au sommet des audiences.

Annulation du décollage

Sauf qu’au lieu du succès annoncé, au lieu des audiences confortables et de la manne publicitaire qui devait en découler, les nouvelles émissions se cassent la figure et sont des gouffres financiers. L’effet « stars » ne joue pas, la Cinq enchaîne échecs sur échecs. L’une des explications est que, ne disposant que de peu d’émetteurs, elle n’est regardable que par moins de la moitié de la population. Or, il faut beaucoup d’audience pour engranger des recettes publicitaires suffisantes pour amortir les coûts faramineux des salaires et de la production de ces émissions. D’autres observateurs mettent aussi en doute la qualité des émissions proposées. En tout cas, dès la fin 1987, la plupart des animateurs s’en vont de La Cinq et retournent chez TF1 qui les accueille à bras ouverts.

1988 sera une année très compliquée : pour remplir la grille des programmes, la chaîne va diffuser et multi-diffuser les séries américaines du catalogue de Berlusconi. Elles permettent de faire des audiences correctes mais pas d’attirer la publicité. C’est aussi à ce moment que de forts conflits apparaissent entre les actionnaires principaux de La Cinq. Silvio Berlusconi reproche à Robert Hersant de se concentrer sur l’information qui coûte très cher et ne rapporte pratiquement pas de revenus. De son côté, le papyvore trouve que l’Italien vend son catalogue de programmes à un prix beaucoup trop élevé. Pendant ce temps, les dettes s’accumulent : 1 milliard de francs…

Le combat des chefs

En septembre 1989, l’hostilité entre les deux actionnaires principaux est à son comble. En secret, Silvio Berlusconi essaie de se débarrasser de son encombrant partenaire. Il convainc Jérôme Seydoux, resté actionnaire minoritaire, de s’allier à lui. Le duo va essayer d’acheter en sous-main des actions de La Cinq et de mettre Hersant en minorité lors du prochain conseil d’administration afin qu’il quitte le poste de président de la chaîne. Seydoux prendrait cette place mais Berlusconi posséderait le contrôle principal.

Hersant  et Berlusconi

Le torchon brule entre ces deux là.

Ce plan est parfait. Mais Robert Hersant et le directeur général de la chaîne, Philippe Ramond, ont vent de la manœuvre. Le magnat des médias décale alors le conseil d’administration et réussit à retourner le coup en sa faveur. Résultat : le groupe Hersant renforce son contrôle au détriment de Fininvest et de Chargeurs.  Cette histoire va se finir au tribunal de commerce où chacun va accuser l’autre de tous les maux. Au final, c’est bien le papyvore qui gagne le combat. Pendant ce temps, les dettes de La Cinq se creusent de jour en jour.

Revoilà Hachette

Début 1990, au vu de la situation catastrophique de l’entreprise qui risque de le ruiner, Robert Hersant décide de se retirer du jeu. Sauf qu’il doit trouver quelqu’un prêt à racheter ses parts pour éviter la la liquidation ; le cas échéant, le groupe Hersant, en tant qu’actionnaire principal et opérateur, devra payer les dettes. Robert Hersant va donc se mettre en quête d’un acheteur et le trouver, en la personne de Jean-Luc Lagardère.

Jean Luc Lagardère

Il est de retour dans notre histoire.

Le patron d’Hachette, qui a échoué face à Bouygues lors de la privatisation de TF1, souhaite toujours posséder une chaîne de télévision. Hersant va le contacter d’abord en tant qu’intermédiaire : il est chargé de vendre les parts de Jérôme Seydoux, sur le départ après l’échec du putsch. Sauf que, comme le dit le directeur général d’Hachette, Yves Sabouret :

On ne rentre pas minoritaire dans La Cinq pour rester minoritaire.

En effet, Hersant fait part à Lagardère de son envie de partir et de laisser les commandes. Même si la loi française interdit à toute entreprise de dépasser les 25% du capital total, Hachette et Hersant vont s’entendre pour que le groupe de Lagardère rachète en secret les parts du second. En échange, Hachette deviendrait opérateur de la chaîne et aurait les coudées franches pour modeler à sa guise l’antenne. De leur côté, Seydoux et Hersant se désengageraient de La Cinq sans avoir à répondre de la dette de l’entreprise : tout le monde est content.

Capital de La Cinq, première participation d'Hachette

Après la première participation d’Hachette, le capital de La Cinq se compose ainsi

Enfin, presque tout le monde. Oublié de ce beau petit montage, Silvio Berlusconi n’est pas content que les anciens actionnaires partent sans dommage de la chaîne et de se retrouver devant le fait accompli. Il fait du chantage : si Hachette ne lui rachète pas une part importante de ses avoirs dans l’entreprise, il s’en ira chez TF1 avec son catalogue de programmes, la chaîne du groupe Bouygues faisant tout pour l’attirer. S’il s’en va, le plan capote et ce serait la fin de La Cinq. Hachette doit donc céder et s’arranger financièrement avec l’Italien, qui reste. Alors même que Lagardère n’est pas opérateur, son aventure télévisuelle lui coûte cher.

« Sauver La Cinq 

Les manœuvres d’Hachette ne restent pas secrètes très longtemps et beaucoup d’acteurs du monde de la télévision s’inquiètent. Beaucoup considèrent que le groupe  va droit dans le mur avec cette chaîne dont les dettes approchent les deux milliards de francs. Certains essaient de dissuader Jean-Luc Lagardère, comme Jacques Rigaud, l’administrateur de la CLT et ami de Lagardère :

Vous êtes fous ! Vous allez vous planter !

Mais après tout, Hachette tient vraiment à cette acquisition et l’opération évite au groupe Hersant de se retrouver en faillite. Ne reste plus qu’à passer une audition devant le successeur de la CNCL, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) : c’est obligatoire une chaîne change d’opérateur. Cette audition se déroule le 23 octobre 1990 et Jean-Luc Lagardère prononce une phrase qui restera dans les mémoires :

Moi, je dis qu’Hachette et ses associés vont sauver La Cinq !

Et il faut avouer qu’Hachette met les moyens pour essayer de relancer la machine. Dès avril 1991, un logo et une nouvelle identité visuelle, créés par Jean-Paul Goude, sont mis en place ainsi qu’une vingtaine de nouveaux programmes censés rebooster l’audience, tout en réduisant un peu la place de l’information. Le groupe de médias y croit.

Mais ces nouveaux programmes s’arrêtent très vite : au bout de quelques mois, quelques semaines, voire quelques jours pour certains. Seul le jeu Que le meilleur gagne présenté par Nagui, la Formule 1, les journaux et quelques séries comme Twin Peaks attirent les téléspectateurs. Pour le reste, c’est une catastrophe. Non seulement La Cinq n’attire pas de nouveaux fidèles mais les anciens sont perturbés par ces changements et l’audience de la chaîne stagne, laissant les déficits se creuser.

La lutte finale

En décembre 1991, devant la situation financière désespérée, Hachette prend des mesures et décrète un plan de licenciement très important : 576 employés doivent quitter la chaîne, pratiquement les trois quarts des effectifs. La nouvelle est annoncée aux téléspectateurs le 17 décembre lors du journal du soir par Béatrice Schönberg et Gilles Schneider. Le plan ne passe finalement pas et le 31 décembre 1991, La Cinq dépose le bilan au tribunal de commerce de Paris.

Le début de l’année 1992 voit plusieurs tentatives pour sauver la chaîne. Les équipes de l’entreprise vont créér l’Association de défense de La Cinq, qui permet de récupérer des promesses de dons de la part de particuliers. L’association de défense aura un certain succès, mais les sommes ainsi récoltées ne sont pas suffisantes. Le pouvoir en place essaie alors d’organiser un mariage entre le cinquième réseau et M6, puis TF1. Ces derniers refusent : ce n’est aucunement dans leur intérêt.

C’est à ce moment que Silvio Berlusconi revient pour un dernier tour de piste. Il se propose de reprendre, seul, l’intégralité de la chaîne. Cette proposition déclenche immédiatement un tollé aussi bien politique que médiatique. TF1, France Télévision, Canal+ et M6 s’allient et proposent d’utiliser le canal de La Cinq pour en faire une chaîne d’informations en continu : même si le projet n’est pas retenu, la coalition permet de chasser Berlusconi de France. Aucun repreneur ne se présente pour sauver La Cinq : le 3 avril, Jean-Claude Bourret annonce en ouverture du 20h la mort de la chaîne, prévue pour le 12 avril.

Le dimanche 12 avril au soir, une émission rétrospective passe en revue l’histoire de La Cinq. A la fin de la soirée, l’antenne est rendue sur un dernier carton affiché à l’écran : « La Cinq vous prie de l’excuser pour cette interruption définitive de l’image et du son ». Hachette aura dépensé plus de trois milliards et demi de francs dans cette aventure. Mais La Cinq n’est pas, comme on le lit souvent, la première chaîne à être morte en direct en France. Celle qui a eu ce « privilège », vous la découvrirez lors du prochain et dernier volet de cette série d’articles.

Pour éviter la création d’une nouvelle chaîne de télévision généraliste et commerciale, le pouvoir préempte le cinquième canal pour permettre à ARTE, créée fin mai 1992 sur le câble, de l’utiliser en soirée dès septembre. Et en 1994, elle est rejointe en journée par une nouvelle chaîne dédiée au savoir et à l’éducation : La Cinquième.