La vie en Super 8


  • Et voilà plus d’une semaine que le nouveau film de J.J. Abrams est sorti au cinéma. Bon nombre d’entre vous ont du le voir, non ?

    Alors, que vaut ce film annoncé comme un grand hommage aux chefs d’oeuvre des années 80, et produit par Steven Spielberg himself ?

    Car oui, Mister Abrams le dit lui même, beaucoup de références sont tirées des films de cette période, tels qu’ET (évidemment), les Goonies, Rencontres du 3e type, Les Dents de la mer, Gremlins, Jurassic Park, Poltergeist ou Abyss, mais aussi à la nouvelle de Stephen King qui a donné Stand By Me. Et il ne s’agit pas ici de faire du Name Dropping, on retrouve dans le film des clins d’oeil à chacun de ces films entre autres.

    Pour mieux rendre hommage aux films de cette époque, l’action se situe en 1979, année charnière du passage des 70’s aux 80’s, l’année est bien choisie: il y a la fin du disco, on est encore en pleine guerre froide et c’est la naissance de ce cinéma populaire et pop corn ultra rentable.

    Ces multiples références témoignent-elles avant tout d’un désir poignant de révéler son amour pour ce cinéma et du Cinéma ?

    Amour, mon bel amour

    Car l’amour du cinéma, la volonté de réaliser des histoires c’est ce qui soude une petite bande d’adolescent résidant dans une petite ville de l’Ohio. Réunis, et avec chacun sa spécialité, ils ont pour but de réaliser un film sur les zombies pour un concours de jeunes auteurs.
    Sous la coupe de Charles Kaznyk (Riley Griffiths), et avec l’aide d’Alice Dainard (Elle Fanning), ils vont vouloir réaliser une scène sur le quai d’une gare et c’est ce soir là qu’ils seront témoin d’un impressionnant accident de train qui marquera le début d’étranges phénomènes dans leur ville, très vite investie par l’armée.

    L’histoire s’ouvre tout d’abord sur une tragédie, la mort de la mère de Joe Lamb, personnage central de cette histoire joué par Joël Courtney.
    A travers cette scène, nous pouvons deviner toute la fragilité du jeune adolescent, qui se retrouve alors avec un père absent, et qui va se retrancher dans sa passion pour le maquillage et les maquettes.

    Une passion dévorante ?

    La passion, voilà peut être ce que j’ai le plus ressenti dans ce film. Enfin, dans le film, mais aussi dans le film dans le film, vous me suivez ? Oui car bien entendu, on voit ce que les petits jeunes tournent tout au long du film (d’ailleurs, veillez à rester jusqu’à la fin pour regarder le générique). Serait-ce un petit clin d’oeil à nos réalisateurs actuels ? Ils ont commencé comme ça aussi non ? En plus de l’évident hommage aux films zombifiants de Georges A. Romero.

    Tout ça pour dire qu’on suit la vie de ces six jeunes passionnés de cinéma qui, bien qu’ordinaires, vont vivre une histoire qui les dépasse.On découvre alors un groupe d’ados traumatisés par ce qu’ils ont vu, et qui malgré la volonté de garder le secret se verront contraints d’affronter par eux même ce qu’ils auront filmé ce fameux soir de l’accident.

    Personnellement, je suis allé voir ce film sans trop savoir de quoi ça parlait. Mais on m’a dit que c’était normal, l’ami J.J Abrams a le chic pour ça.

    Ce dont je suis sûr, c’est que j’ai été captivé du début à la fin. L’histoire quoique sans surprise avance convenablement avec ses points de suspense, ses moments forts et est, à mon goût, assez bien emmenée. Les musiques servent bien celle-ci, même si pourtant, aucun air ne me trotte dans la cervelle.

    En fait, on en arrive à ce qui m’a donné envie d’aller voir le film…

    Etant un grand passionné de photo, c’est ce que je regarde avant tout quand je vais voir un film. J’aime observer tout ça. Les éclairages, la qualité esthétique du film, ou encore la couleur peuvent me décider à voir ou non un film.
    Là on multiplie les effets de flare, les bokehs (le flou de l’objectif, grosso modo) fusent et mettent aussi bien en valeur les visages qu’une bonne photo de portrait, et je ne parle pas des contrastes lors des scènes de nuit…
    Pour ces raisons, je me suis intéressé au directeur de la photo de ce film, qui n’est autre que François Duhamel. Ce dernier a travaillé sur de petits films tels que Away We Go, Inglourious Basterds, Into the Wild, There Will Be Blood… Je continue ?

    Bref, là n’est pas le propos, mais une réalisation de qualité qui sert une histoire qui tient largement la route, soutenue par un remarquable jeu d’acteur devrait vous donner envie d’aller voir ce film.

    Car oui, le jeu d’acteur est lui aussi très bon. J’ai d’ailleurs été surpris de retrouver l’homme qui jouait le personnage principal dans « Demain à la Une » l’excellent Kyle Chandler (qui n’est pas une crêpe) dans le rôle du père de Joe. Du coté des adultes notons aussi le jeu à fleur de peau de l’éternel second rôle Ron Eldard qui joue ici le père d’Alice.

    Il faut quand même souligner la performance du groupe d’enfants étonnant de naturel, et notamment celles de Joe et d’Alice joués par Joel Courtney et Elle Fanning, qui parfois sont vraiment remarquables. On sent vraiment toute la subtilité de l’histoire qui se centre sur les enfants et notamment sur ce couple là. J.J. Abrams réussi à montrer une alchimie véritable dans un groupe d’ados comme l’ont fait ses prédécesseurs dans Les Goonies ou Stand By Me.

    Enfin, je finirais simplement en vous conseillant d’aller voir ce film. Non pas comme un chef d’oeuvre soutenu par Monsieur Spielberg, mais comme un film très spectaculaire et une véritable preuve d’amour au cinéma, matérialisée par six jeunes enfants sans doute aussi passionnés que le réalisateur de ce petit plaisir qu’est Super 8.