SOS Fantômes, le culte ectoplasmique au banc d’essai


Il est une catégorie de films qui est ma hantise. Une catégorie qui se remplit jour après jour, qui ne laisse aucun répit. C’est la fameuse catégorie du « film culte », aussi appelé le film « oh-mon-dieu-tu-l’as-pas-regardé-mais-t’as-loupé-ta-vie-il-est-trop-bien ». Le genre de films qui vous attire les foudres de vos interlocuteurs si vous avouez que vous n’avez pas eu l’occasion de le regarder. Et Dieu sait qu’il y en a, et que ça m’angoisse.

Parce que sincèrement, au bout d’un moment, vous craignez qu’une banale conversation roule soudain en territoire hostile, vers le sujet cinématographique. Et à ce moment-là, vous priez intérieurement que vous avez bien vu ceux que votre vis-à-vis considère comme des chefs-d’œuvre. Et le pire, c’est que d’une personne à l’autre, cette liste change et vous allez bien souvent vous faire traiter d’inculte.

Le pire, c’est que j’ai loupé nombre de ces œuvres que mes connaissances disent majeures. Le Parrain ? Pas vu. La Liste de Schindler ? Pas vu. Citizen Kane ? Pas vu. La Grande Vadrouille ? Pas vu. The Artist ? Pas vu. Lycéennes catholiques en chaleur ? Ah, celui là, c’est… Hum, bref. Tout ça pour dire que l’un des principaux reproches auquel j’ai eu droit, c’est celui de n’avoir jamais vu S.O.S. Fantômes, alias Ghostbusters.

« Who you gonna call ? GHOSTBUSTERS ! »


Et puis finalement, à la faveur d’une rediffusion sur une chaîne de la TNT, je l’ai vu. Enfin. Un pan entier de ma culture s’en trouvait restauré. Mais néanmoins, une question me taraude. Ce film est sorti en 1984, soit il y a quand même 28 ans. Est-ce qu’il n’était pas devenu… vieillot pour quelqu’un, comme moi, qui ne l’a pas vu pendant son enfance ?

Bon, l’histoire, pour ceux qui ne l’ont pas vu (Hahaha, bande d’incultes. Bref.) : un démon menace de détruire New York et d’envahir le monde. Heureusement, des anciens professeurs d’université un peu farfelus ont crée une société nommée SOS Fantômes et vont justement devoir essayer de détruire ce démon, répondant au doux nom de Gozer. Voilà en gros le pitch de Ghostbusters.

Soyons tout à fait honnêtes, j’ai passé un bon moment. Grâce notamment aux dialogues et à l’humour assez présent, qui n’ont pas vieillis. Grâce aussi aux trois acteurs principaux qui sont bons. Certaines situations et plans sont vraiment cultes, notamment la toute fin avec le bonhomme géant en chamallow. J’avoue sans honte que je comprends maintenant une demi-douzaine de références que je n’avais pas analysées avant.

Des têtes de vainqueurs pour nous débarrasser du gros méchant


Mais, il faut bien se l’avouer, le film a quand même bien vieilli, d’un point de vue des décors, des effets spéciaux. On sent le plus de quart de siècle qui est passé par là. Vous allez me dire que ce n’est pas si grave, que ça n’altère pas le plaisir du visionnage… Et bien si, justement. Certaines fois (vous redire quand, ça m’est impossible, j’en suis désolé), j’ai un peu décroché du film, pendant quelques secondes.

Comprenez-moi bien, le film est bon et je l’ai vraiment aimé. Mais depuis sa sortie, on en a eu un lot, de comédies sur le thème des fantômes, plus récentes. Et certaines sûrement aussi réussies. Ce qui fait que l’effet de surprise du scénario, novateur pour 1984, n’est plus aussi neuf en 2012.

« Monsieur Bibendum, il est vraiment énooooooooooooooorme ! »


Est-ce que j’ai été déçu en regardant Ghostbusters ? Non, je m’attendais à ce que le film ait vieilli avant de le regarder. Je ne le connaissais pas avant, je ne savais pas le contenu du film, l’effet de surprise a ainsi marché sur moi.

Maintenant, pour les générations futures, SOS Fantômes sera-t-il toujours aussi culte ? Je n’en suis pas si sûr car certains films cultes pour nous le sont parce qu’ils viennent de notre passé. On oublie qu’ils ont vieilli, que le temps est passé dessus car on se souvient du plaisir du premier visionnage. Ce qui fait que ces films cultes ne le sont pas forcément pour tout le monde.

Maintenant, veuillez m’excuser, mais j’ai une pile de films à aller regarder.