Tokyo Intramuros


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« Les flics doivent me chercher partout. Partout, sauf ici. Ils ne pourront pas imaginer que moi, l’étranger, le gaijin, je me suis dissimulé dans la gare Shinjuku de Tokyo.

Il y a là des centaines de cartons alignés le long des souterrains, des cartons habités par des humains qui rangent leurs chaussures à l’entrée. Le mien, c’est un carton Sony.

Ça fait deux nuits que j’y dors, fuyant ce qui a fait de moi un architecte et… un assassin. »


L’histoire

Dans le Tokyo de ce début de XXIe siècle, Maxence Théoran, architecte fougueux et talentueux, travaille sur un grand projet architectural non loin de la capitale japonaise. Pourtant une autre architecture le fascine : les maisons en carton des miséreux et des exclus. Poursuivi pour meurtres, il trouve dans ces cartons le seul moyen de disparaître aux yeux du monde…

Avis

On continue notre série polar à la sauce nippone avec le premier volet de la trilogie japonaise de Viviane Moore qui vient d’être re-publié aux très jolies éditions Elytis.

Théo est un jeune architecte trentenaire surdoué venu à Tokyo sur l’invitation de son ami et ancien professeur, Guy Adams. L’agence d’architectes qu’il vient de rejoindre se voit confier un nouveau projet d’envergure financé par l’omnipotent Mr Kanada, assisté de sa petite-fille, la troublante et séduisante Mitsuko.

Au fur et à mesure des pages, Viviane Moore tisse une intrigue policière pour le moins intéressante et prenante au sein d’une ville de Tokyo dont la description, précise, réaliste et méticuleuse enrobe plaisamment le récit. Le lecteur ne peut que dévorer les derniers chapitres afin de découvrir le cœur de l’action et le dénouement final. Comme lors de la lecture de Tokyo des Ténèbres, les sujets sociétaux, de culture et de civilisation japonaises abordés (l’honneur, les « disparitions » volontaires, les yakusa, les otaku, le tremblement de terre de Kobe, l’esthétisme, l’architecture avant-gardiste, l’environnement…) sont nombreux et survolé pour un roman aussi court, contrepartie acceptable au vu du rythme tonitruant de l’enquête, Viviane Moore faisant montre de tout sa maîtrise pour nous proposer une lecture fluide et agréable.

De par sa forme et son fond, Tokyo Intramuros reste dans la lignée du deuxième opus Tokyo des ténèbres. Une lecture simple et rapide, permettant de s’immiscer rapidement dans un univers japonais aux antipodes de nos cultures occidentales.

En plus…

A noter, un format des éditions Elytis peu académique mais auquel on adhère très rapidement.

Ombre japonaise est le troisième et dernier volet de la trilogie nipponne de l’auteur.

Née à Hong Kong d’un père architecte et d’une mère maître-verrier, Viviane Moore devient photographe à 19 ans, puis journaliste. Après avoir sillonné le monde, croquant des portraits et noircissant des pages, des glaces du Spitzberg jusqu’au lointain Japon, elle publie une série de romans historiques aujourd’hui traduits dans plusieurs langues.

BIBLIOGRAPHIE :
Les aventures de Galeran de Lesneven (9 titres, 10/18),
La trilogie celte (Le masque),
La saga de Tancrede le Normand (4 titres, 10/18),
Le passager silencieux (Flammarion noir),
Ilianday (Le Masque).

Ouvrages Jeunesse :
Le seigneur sans visage (Castor Poche),
La peur au ventre (Bayard),
Haro (Thierry Magnier),
Tokyo des ténèbres (Elytis),
Ombre japonaise (Elyis),
79°nord (Elytis).

Tokyo Intramuros par Viviane Moore
Éditions Elytis
15×12 cm ; 302 p.
Prix : 12 €