Circule fiston, y’a rien à voir

C’est toute pleine d’a priori pas positifs que je me suis rendue jeudi soir à l’avant-première du film Fiston. Oui, chez Mandorine, nous aimons le danger. En tant que rédactrice de l’extrême et chantre de la diversité cinématographique, je me devais de m’aventurer là où aucune autre rédactrice n’était jamais allée : voir un film avec Kev Adams et Franck Dubosc EN MÊME TEMPS.

Le public, composé presque exclusivement de jeunes entres 12 et 15 ans piaffe déjà d’impatience à l’idée de voir en vrai leur idole du rire, Kev Adams, venu avec sa co-tête d’affiche Franck Dubosc et le réalisateur tâter le pouls du public avant la sortie officielle du film. C’est donc entre deux questions du type « il va passer où Kev pour qu’on lui demande un autographe ? On doit se mettre où pour bien les voir ? » que j’attends que le film démarre.

1h30 plus tard, force est de constater qu’il est juste fade, même pas affligeant comme l’a été Les trois frères : le retour, une déception pour qui a la plume bien acérée.

Le scénario est somme toute classique (un jeune homme veut séduire la fille de ses rêves et décide de faire appel à celui qui a su séduire la mère de cette dernière – telle mère telle fille c’est bien connu – des années auparavant), les vannes, principalement basées sur le décalage générationnel entre les deux protagonistes ne font (sou)rire que ceux qui appartiennent à l’une ou l’autre de ces catégories (ça tombe bien, le film est fait pour eux), au détriment des « entre-deux », du coup, on s’ennuie un peu.

La surprise étant le jeu des deux acteurs. Car même si l’on sent qu’ils se contiennent, Kev Adams ne fait pas son ado qui case des mots d’anglais tout le temps et Franck Dubosc ne fait pas (trop) son Franck Dubosc. Ils passent de la case « insupportables » à « tout juste tolérables », mais cela ne sauve pas le tout, Fiston sent bon le téléfilm du dimanche après-midi.

Fiston de Pascal Bourdiaux
Avec Kev Adams et Franck Dubosc
Sortie le 12 mars 2014