It’s Summer, Music is My Religion


Chez Mandorine, on a parfois tendance à faire les choses à l’envers. Là où d’autres attendraient la rentrée pour afficher un nouveau look, nous on refait la déco juste avant de se barrer en vacances. Allez, je vous laisse quand même quelques idées pour occuper vos longues heures sur la plage ou à l’ombre des pins. Veinards.

Dans ma playlist

Côté musique, je vais écouter en boucle trois albums réjouissants de 2011. J’en suis devenue addict, et mes potes aussi, à force (oui, j’ai une bonne influence, parfois). J’ajoute un oldies, pour finir, c’est quand même dans les vieux pots qu’on fait la meilleure came.

Mais, avant de vous parler musique, je vais râler un coup. C’est quoi cette tendance de taper sur les albums rock ces temps-ci? En ce moment, on nous pollue les oreilles avec Lady Gaga, Glee, Justin Bieber et tous ces machins gluants pop ou eurodance, dont ni la musique ni les paroles n’ont grand intérêt. Et tout d’un coup, trois excellents groupes nous sortent de nouvelles galettes, mais se font conspuer – ou pas loin – sur les zines spécialisés. Le monde marche sur la tête ma brav’ dame.

Arctic Monkeys – Suck It And See

On vous en a parlé plusieurs fois dans ces pages. On avait déjà dit que Humbug a été pris comme un affront par certains fans (moins dansant, des textes énigmatiques, un son plus lourd). Ils n’ont pas non plus du apprécier Suck it and see : même le titre ressemble à un pied de nez aux partisans du « c’était mieux avant ». Si Humbug proposait déjà des paroles vaguement compréhensibles, Suck it and see penche carrément du côté de l’absurde, à la Beckett. Mais cette fois-ci, Turner pose ses textes sur des mélodies alternant son puissant (Library pictures) et dansant (Don’t sit down ’cause I’ve moved your chair), parfois aérien (She’s thunderstorms). Que dire de plus, sinon que c’est un très bel album ?

 

The Kills – Blood Pressures

Cette année, un duo mythique du rock s’est séparé. Les White Stripes ne sont plus, tant pis pour eux. Car Alison Mosshart et Jamie Hince se sont à nouveau réunis, pour mon plus grand bonheur. Le nouvel album des Kills est tout aussi jouissif que les précédents. Plus pop, moins râpeux et brouillon que les précédents, mais bon sang que c’est bon. Et toujours aussi sensuel.

 

Foo Fighters – Wasting Light

J’ai découvert les Foo Fighters en regardant Daria sur Canal + – comme quoi la TV, c’est aussi de la culture -. C’était dans les années 90, et Everlong fait partie de mes chansons cultes depuis. Forcément, comme tout le monde, j’attendais avec impatience le nouvel opus de la bande à Dave Grohl. Et je n’ai pas été déçue. Pour tout dire, l’album a tourné en boucle dans ma playlist pendant toute la semaine qui a suivi son acquisition. Ça commence par un riff bien crade, suivi de guitare lourdes ; bref, c’est du Foo Fighters. La preuve, je me lance dans un headbang dès que j’écoute Bridge burning.

Le grunge, c’est toujours aussi cool.

 

Big Star – #1 Record & Third – Sister Lovers

Vous ne savez peut-être même pas qui c’est, mais Alex Chilton est décédé début 2010. Il était le chanteur du groupe Big star, qui sévit durant les seventies. Pour les fans de That 70’s show, le générique de début est une reprise d’une chanson de Big star. Et si vous aimez Garbage ou Deus, vous avez forcément entendu une reprise de Thirteen, ode à l’adolescence issue de l’album #1 Record. Third – Sister lovers est de son côté un des albums les plus déprimants qui m’aient été donnés d’entendre, mais garde un côté pop qui adoucit le tout. Holocaust est d’ailleurs pour moi la seconde plus belle chanson du groupe, avec Thirteen.

 
PS : non, je ne parlerai pas de Beady Eye, faut pas pousser.

 

A lire dans un hamac

Dans mon sac, comme toujours, il y aura aussi des bouquins : des romans, BD et mangas coup de cœur, à ouvrir d’urgence. Attention quand même à les lire lors d’un moment calme, vous ne supporteriez pas d’être interrompus.

Le chanteur de Cathi Unsworth

J’en ai déjà parlé ici, j’en remets une couche. Pour moi c’est LE polar de l’année. Du suspense, du punk, de la drogue, du sexe, Londres, Paris, Lisbonne, ce roman réunit tous les ingrédients pour vous tenir en haleine. Le seul problème étant qu’en le refermant vous aurez envie de vous faire une cure de Sex Pistols.

Le pitch ? Un journaliste désœuvré se prend de passion pour un vieux groupe de punk dont le chanteur a disparu sans laisser de traces il y a plus de 30 ans de cela. Il embarque pour une enquête riche en rebondissements, croise de vieux punks déchus et s’enfonce dans le passé, quitte à en oublier sa vie personnelle.

 

Apocalypse bébé de Virginie Despentes

J’avais été ultra-déçue par King kong theorie, j’ai donc hésité un moment avant d’acheter le nouveau Virginie Despente, paru lors de la rentrée littéraire 2010. Et puis, il a obtenu le prix Renaudot, ce qui était un nouveau signal un peu inquiétant. L’auteure serait-elle devenue plus consensuelle?

Et bien, non. Non seulement c’est du Virginie Despentes pur jus, dans la veine de Bye Bye Blondie ou des Jolies choses, mais en plus le roman se paye le luxe de verser du côté du road-trip/polar en nous embarquant vers Barcelone, après avoir fouillé dans la vie d’une gosse de riches fugueuse.

Lucie, détective désabusée, a pour mission de surveiller Valentine, une ado paumée, mais la laisse filer. A sa charge de retrouver la gamine pourrie-gâtée, qui collectionne les histoires de sexe et de drogues. Ne sachant pas par quel bout commencer son enquête, Lucie s’associe à la Hyène, une manipulatrice violente et homo, spécialisée dans les cas de disparition. S’engage alors une fouille approfondie de la vie de l’adolescente : toute une galerie de personnages se croise, sur fond de satire sociale et, comme souvent chez Virginie Despentes, de tendresse pour les outsiders. C’est cash, brutal mais la plume est maîtrisée, belle et travaillée.

 

Debaser, tome 6 de Raf

Le tome 6 de la série punk-rock d’Ankama vient tout juste de sortir des presses. Nous avions interviewé Raf l’an dernier, nous vous proposerons une revue complète de la série dans quelque temps sur Mandorine. En attendant, j’embarque le tome 6 avec moi, il sera parfait pour accompagner ma playlist de l’été.

Debaser, c’est un peu la version années 2000 d’une Tank girl : un monde édulcoré qui voue aux chanteurs pop un culte infini et interdit toute autre forme de musique, des héros rebelles qui luttent contre les pouvoirs en place, et un univers plutôt déjanté. Au final, une série dynamique et intelligente, avec critique sociale et musique rock à la clef.

 

Tank Girl d’Alan martin et Jamie Hewlett

Je termine cette liste de lecture très Girl power avec l’héroïne punk des années 90, dessinée par le designer des Gorillaz. Anarchiste, violente, sexuellement explicite (et déviante), Rebecca Buck vit en marginale dans une Australie post-apocalyptique, et ne se déplace qu’en tank, accompagnée d’un kangourou mutant. Ce comics underground se déroule dans un univers ultraviolent, où la corruption fait rage et les aborigènes survivent tant bien que mal. Sexe, violence, folie et humour noir en perspective.
  

Sinon, je suis devenue accro à Angry Bird sur Android alors je vous laisse, je repars fracasser du piaf en écoutant les cigales chanter.