Iron Man Anime


Iron Man plane sur son succès, relançant régulièrement la flamme dans le cœur de ses fans d’un coup de booster. Héros brisé dans Iron Man 3, « génie, playboy, millionnaire, philanthrope » dans The Avengers, plus ou moins alcoolique dans les comics, il ne lui manquait qu’une version animée ! Et l’évolution semble logique. Le Japon, pays des mechas (robots humanoïdes géants), ne pouvait qu’accueillir à bras ouverts l’armure rutilante de Tony Stark. Après un long métrage intitulé L’attaque des Technovores, Iron Man fait son entrée dans le monde des séries animées. Mais la transposition n’est pas aussi aisée qu’on pourrait le croire.

De quoi ça parle ?

Cela fait cinq ans que Tony s’est décidé pour l’implant d’un cœur lumineux qui l’a mené à la conclusion que les armes, finalement c’est pas génial, et qu’il ferait mieux d’œuvrer pour la paix mondiale. Et après avoir sauvé le monde plusieurs fois avec son armure, il décide de se consacrer à d’autres projets, comme la mise en place d’une centrale à réacteur Ark au Japon, afin de fournir gratuitement de l’énergie non polluante. Il décide donc d’entraîner de jeunes stagiaires destinés à prendre la relève dans une armure nommée Dio. Mais ladite armure est dérobée par une organisation terroriste mystérieuse nommée Zodiac, et des robots géants attaquent Tony, qui reprend alors du service.

Elle a les yeux revolver… ♪

Elle a les yeux revolver… ♪

Du coup, qu’est-ce que ça donne ?

Le résultat est mitigé. Malgré quelques incohérences, l’histoire en elle-même est plutôt intéressante. Malheureusement on suspecte assez rapidement l’identité du big boss de fin. Certes la confirmation ne vient pas avant les derniers épisodes, mais ça gâche le plaisir de la révélation, d’autant plus que ses motivations n’ont rien d’original. Franchement, dominer le monde c’est passé de mode ! Non ? De plus, on regrette l’absence presque totale de deux personnages emblématiques de l’univers d’Iron Man. Parce que Tony sans Pepper et Jarvis, c’est un peu comme Wolverine sans ses muscles et sa pilosité ! D’ailleurs, maintenant qu’on en parle… C’est un Logan bad guy, romantique et poseur qui fait son apparition dans la série, et ça a du mal à passer. La japonisation du personnage est un chouilla excessive. Sans parler des personnages féminins, indépendantes et intelligentes au premier abord, qui se transforment presque en loques rougissantes au contact de Tony. Mais franchement les filles, est-ce que vous avez vu sa coiffure ?

Et c’est son meilleur profil.

Et c’est son meilleur profil.

En revanche, l’animation est extrêmement bien gérée. L’interface informatique de l’armure est crédible et a un très bon rendu, le mélange 2D/3D passe sans problème (un tiers de l’animation est en images de synthèse) et permet une animation et des scènes d’action d’une grande fluidité très agréables à regarder. Si on arrive à passer outre la coiffure de Tony. J’ai eu beau essayer très fort, rien à faire. Autre point positif, l’anime a été pensé de manière à être compris par un profane ne connaissant pas Iron Man (Vraiment ? Vraiment ?). Les créateurs de la série ont ainsi intégré à l’histoire un retour sur l’enlèvement de Tony, tout en justifiant ce flashback scénaristiquement. D’autre part, la rencontre entre Tony Stark et la culture japonaise est bien amenée. Loin du succès auquel il est habitué, il récolte de la froideur de la part des japonais qui ne sont pas habitués à ce type de personnage. Dragueur et vantard, sans parler de l’armure tape à l’œil, inutile de préciser qu’il fait tache dans le paysage.

Invasion de daleks au QG de Tony.

Invasion de daleks au QG de Tony

La japonisation de l’histoire était plutôt intéressante car elle a permis l’insertion d’une armure à l’allure samouraï, le Ramon Zéro, de même que des robots géants vaguement organiques envoyés sans répit par le Zodiac, le tout en gardant l’esprit comics d’Iron Man. Le cœur de l’histoire, si on exclut Zodiac, est la tentative d’insertion de Tony auprès du peuple japonais, enclin aux jugements hâtifs. On assiste à un combat entre la mentalité américaine, amenée par Tony, et la mentalité japonaise traditionnelle personnifiée dans le personnage de Sakuraï. Quant à la scientifique travaillant dans la centrale, elle est là pour faire le lien entre Tony et le Japon, et faciliter son intégration dans cette culture.

 
La production de cet anime a été confiée au studio Madhouse, célèbre pour avoir notamment travaillé sur Death Note, Nana ou Black Lagoon. L’histoire se déroule sur douze épisodes, animés par une équipe dirigée par Yuzo Sato. C’est Warren Ellis, scénariste de comics pour Marvel, qui a proposé l’idée générale pour chaque épisode, laissant l’équipe japonaise rédiger les scénarios. L’histoire en elle-même serait inspirée de l’arc « Stark Resilient ».

 
Iron Man, version anime, est donc une série à découvrir si vous êtes amoureux des « zombis techno-organiques », inconditionnel d’Iron Man ou simplement curieux de ce que les japonais sont capables de faire d’un héros qui, pour citer l’équipe technique, est très différent des héros japonais traditionnellement réservés et solitaires.

Iron Man Anime
Studio Madhouse – Marvel Entertainment
14,99 €