Le fond du Bocal, tome 2


« Le petit a beaucoup d’ambition, il veut être pyromane »

Voici comment maman poisson rouge présente l’avenir de son petit à papa poisson rouge. Bon je vous l’accorde, dit comme ça, ce n’est pas franchement hilarant, et pourtant.

Le fond du Bocal est une BD rafraichissante et drôlissime. Ou comment faire rire le lecteur avec des vignettes simples, racontant la vie palpitante de poissons rouges dans leur bocal! Oui, oui, j’ai bien dit palpitante! Entre les vacances à la mer, l’infidélité, les rencontres avec l’humanoïde et le système canin, en présence de poisson lune ou de prisonniers pas très malins, l’auteur nous présente un gag dans chaque vignette, gag qui n’est pas souvent anodin : une petite pointe de philosophie par-ci, une critique politique de l’autre, rien d’incompréhensible, que du subtil!

Ainsi, pour ceux qui ne connaissent pas le premier tome, aucun problème, Poupon nous présente l’équipe et nous met directement dans le bain (sans mauvais jeu de mot) dès les quatre premières pages. Il s’en suit une douzaine de mini chapitres de deux ou trois pages, mettant en scène une idée ou une situation. En plus clair, lorsque l’un des chapitres met en scène ce fond du bocal s’attaquant à un pot en verre de petits pois, on ne s’attend pas à ce que nos amis poissons rouges voient là une attaque de petits hommes verts, ou plutôt de poissons / œufs verts, armés jusqu’aux dents avec leurs carottes… Intriguant non?

Nicolas Poupon est intelligent, il fait des clins d’œil aux lecteurs du tome 1, tout en donnant envie aux nouveaux venus de se jeter sur le début du phénomène.  Car on ne s’en rend pas forcément compte, mais quelle difficulté de tout dire en une seule vignette, de faire rire avec une seule phrase. Heureusement, il s’en sort bien. Évidemment, ne vous arrêtez pas au fait que des poissons rouges parlent, qu’ils se révèlent plus intéressants que les humains, et que malgré le fait qu’ils soient piégés dans leur bocal, ils arrivent à se procurer une éponge, une chasse d’eau, une bouée ou un téléphone. Car en effet, nos poissons ne sont pas très heureux, et cherchent à renouveler leur quotidien, en découvrant l’océan, ou en tentant de quitter simplement leur environnement.

Les dessins sont simples mais très agréables, des vignettes au format A4 nous donnent le loisir de chercher des détails amusants, les couleurs sont vives, les personnages très expressifs. Mes passages préférés? Ceux avec le bébé ou les chiens!

Mais d’où Nicolas sort-il une telle idée? Seulement par le hasard d’un griffonnage pour Le magazine Spirou. Né en 1972, il souhaite très tôt vivre d’art, pour ne rien faire! Et profiter de la vie. Heureusement pour lui, il est doué en dessin. Aujourd’hui il publie plusieurs albums avec ses personnages tous délurés, et son coup de crayon reconnu.

Seul regret sur cette lecture, le tome est vraiment court, on ne peut le lire que trop vite. Heureusement pour nous, Glénat réédite Le fond du bocal, (la BD était anciennement éditée chez Cycliste) via Drugstore et 5 tomes au total sont prévus (sur 6) : le tome 3 est prévu ce 20 mai 2009.

Mais qu’attendez-vous, allez-y, plongez dans leurs histoires!

Le fond du Bocal

de Nicolas Poupon

Glénat