MystickTroy aime Bordeaux


Pour fêter à sa manière les Journées du patrimoine, Mandorine lance sa nouvelle série, MystickTroy aime Bordeaux. L’objectif ? Vous présenter tous les mois en quelques minutes les lieux « phares » de Bordeaux, en évitant les cours d’histoire trop prise de tête. Cette semaine, nous vous présentons donc le pilote, qui vous fera découvrir la place Pey Berland.

En complément du premier épisode de MystickTroy aime Bordeaux, voici quelques informations pour vous documenter sur la place Pey-Berland.

Pey-Berland

C’est un homme d’Eglise, né dans les années 1370 dans le Médoc et mort en 1458, élu archevêque de Bordeaux en 1430. On lui doit notamment la création de l’Université de Bordeaux, de l’hôpital Saint André et l’impulsion de la création de la Tour qui porte son nom.

Cathédrale Saint-André

Des fouilles réalisées lors des travaux du Tramway ont révélé les ruines d’un édifice qui serait la cathédrale primitive, juste à côté de l’actuelle église. Aujourd’hui, certains de ces restes sont sous les habitations, mais la partie sous les dallages de la place est encore conservée. Peut-être en saurons-nous plus un jour.

La cathédrale actuelle était au milieu des habitations. Les historiens et les archéologues pensent qu’elle se situait au centre d’un groupe épiscopal comprenant plusieurs églises et le palais de l’archevêque. De plus, il y avait un cloître qui jouxtait le bâtiment et qui se situait à peu près à l’emplacement de l’actuel arrêt de tramway de la ligne A. Ce cloître a été détruit au milieu du XIXe siècle. On a retrouvé également lors des fouilles les fondations d’une tour-porche, juste devant le portail nord de la cathédrale. L’église jouxtait le premier rempart de la ville et n’était donc pas au centre ville comme aujourd’hui. La majeure partie de la cathédrale est datée du XIIIe et du XIVe, sauf un contrefort qui est daté du XVIe.

Transformée en dépôt de fourrages pendant la Révolution, elle est aujourd’hui le lieu de culte catholique le plus important de Bordeaux.

Tour Pey-Berland

Ce qui renforce l’importance de Saint-André est sans nul doute son clocher, qui se situe à côté, ce qu’on appelle la Tour Pey-Berland. On peut encore voir, sur le mur nord de la Tour, la « première pierre » du chantier, qui nous informe qu’elle a été posée par l’archevêque le 13 octobre 1440. On sait que les travaux étaient encore en cours en 1466.

La tour actuelle fait 66 mètres, mais il est très probable que sa hauteur originelle était légèrement plus haute. Elle eut à subir un ouragan au XVIIe et une destruction de sa flèche pendant la Révolution. La statue au sommet est celle de Notre-Dame d’Aquitaine, posée en 1862 et dorée à la feuille d’or (dernière restauration pendant les travaux du tramway, au début des années 2000).

Pourquoi une tour clocher ? Deux explications tiennent la corde. D’un part, le fait que le terrain est marécageux, et que la tour accolée à la cathédrale risquait de faire s’effondrer cette dernière. De l’autre côté, c’était un moyen d’affirmer la puissance de l’église cathédrale face au pouvoir municipal, symbolisée par la Grosse Cloche, et par la flèche que la paroisse de Saint-Michel construisait également. D’ailleurs, la tour Pey-Berland ne sera jamais la tour la plus haute de Bordeaux, ce record ayant toujours été détenu par la flèche Saint-Michel.

Palais Rohan

Aujourd’hui l’Hôtel de Ville. Son nom officiel est le Palais Rohan, du nom de la personne qui avait ordonné sa construction en 1772, l’archevêque Ferdinand-Maximilien Mériadeck de Rohan. L’archevêque désirait un nouveau palais pour remplacer l’ancien qui se délabrait. Finalement, il ne vit pas la fin des travaux, puisqu’il est nommé à Cambrai en 1781. C’est son successeur, l’archevêque Champion de Cicé, qui finira les travaux en 1784.

Le Palais a eu beaucoup d’affectations différentes : Hôtel du département en 1791, Préfecture de la Gironde en 1800, Palais impérial en 1808… Puis Hôtel de Ville en 1830, les services municipaux quittant l’ancien Hôtel de ville, situé approximativement à l’emplacement de l’actuel Palais des Sports à cette date. L’aile Nord a accueilli le Tribunal à partir de 1791, puis plus tard les Facultés de la Ville jusqu’en 1886 A cause de toutes ces modifications, ainsi que de la bombe qui a endommagé une partie des salons du rez-de-chaussée en 1995, seul l’escalier d’honneur est aujourd’hui d’origine.

La Caisse d’Épargne

Aujourd’hui le Centre Jean Moulin. Ce n’était pas du tout un musée au début mais le siège d’une banque. Ce fut pendant longtemps le siège de la Caisse d’Épargne de Bordeaux, le bâtiment datant de 1847. Il reste une trace de cette activité, juste au-dessus de la porte d’entrée. On y voit une ruche et des abeilles, qui sont les premiers emblèmes de la Banque ! Ce n’est que bien plus tard que la Caisse d’Épargne va utiliser l’écureuil comme symbole.

La statue juste devant s’appelle Gloria Victis, elle est la pour glorifier la France perdante de 1870, qui est symbole de paix, contre l’Allemagne, symbole de guerre.

Référence bibliographique de cet épisode

JEAN-COURRET Ezéchiel et LAVAUD Sandrine (dir.), Atlas Historique de Bordeaux, 3 volumes, éditions Ausonius, Pessac, 60€

Probablement le meilleur ouvrage existant sur l’histoire de la ville de Bordeaux. Contient des cartes permettant de retracer l’évolution historique de Bordeaux, une histoire de Bordeaux et la présentation des monuments (subsistants ou disparus) construits dans la ville de l’Antiquité jusqu’au XIXe siècle.


 
 
Ce pilote est encore forcément imparfait, mais nous espérons néanmoins que ce nouveau projet vous plait. Le mois prochain, on se jette à l’eau !