The Apprentice, quand télé-réalité et business se rencontrent


La télévision n’a pas fini de m’étonner. De toute façon, depuis que la BBC a annoncé récemment Tourette’s Superstar, une Nouvelle Star réservée aux personnes atteintes de la maladie Gilles de la Tourette, je ne me fais plus trop d’illusions sur ce qui est déontologique ou pas. Cependant cet article n’a pas pour but de faire le bilan de ce que l’on peut trouver de pire sur les ondes télévisuelles, mais de vous parler d’une émission de télé-réalité que j’apprécie de regarder, j’ai nommé The Apprentice. Il existe une version américaine et une anglaise. N’ayant regardé que la version anglaise, je vais parler de cette version ici, mais sachez que le principe de base est le même.

Quel homme, ce Sir Alan !

Voici, en résumé, en quoi consiste le show. Plusieurs candidats sont sélectionnés et ont une ambition : être celui que le patron, Sir Alan Surrey (connu pour avoir fondé Amstrad et avoir dirigé le club de Tottenham), choisira pour devenir son « apprenti ». Etre apprenti, c’est un poste de cadre dans l’une de ses entreprises, avec un contrat annuel de 100 000 livres sterling, dans les premières saisons tout du moins. Chaque semaine, les deux équipes de candidats doivent effectuer des tâches proposées par Sir Alan. Cela peut être, par exemple, créer une entreprise de nettoyage avec un petit capital de départ et finir avec le meilleur profil possible. Pour l’équipe vainqueur, un cadeau plus ou moins prestigieux sera offert : une place à l’Opéra, un dîner dans un grand restaurant, un vol en hélicoptère…

Pour l’équipe perdante, direction la « Boardroom », la salle du conseil où Surrey et ses deux conseillers les reçoivent. Sir Alan ne va pas se gêner pour leur dire vertement ce qu’il pense de leur prestation. Aux candidats d’expliquer leurs choix, leurs agissements et leurs décisions. Le chef de projet des perdants reste ensuite dans la salle, avec deux équipiers qu’il a choisi. Enfin, après les dernières explications et tentatives de justification, Sir Surrey va désigner du doigt un candidat et lui dire : « You’re fired ! » (Vous êtes viré !).

Bon, vous devez être un peu dans le flou après ces explications un peu abstraites. Qu’à cela ne tienne ! Je vais vous faire un résumé de la finale de la saison 5 qui va, je l’espère, vous éclairer un peu sur le déroulé de l’émission.

Le soleil se lève sur Londres…

Des quinze candidats du début, il ne reste plus que deux femmes, Kate et Yasmina. Elles reçoivent de Sir Alan leur dernière tâche : créer une nouvelle marque de chocolat et venir présenter aux plus grands acteurs du secteur du chocolat leur création dans trois jours. Créer une marque de chocolat, cela inclut plusieurs choses. Tout d’abord, identifier la cible (à qui va s’adresser le chocolat ?). Puis, trouver un nom et un emballage. Ensuite, créer le chocolat, trouver le prix de vente, puis réaliser une campagne d’affichage et un spot télé. Enfin, préparer la conférence finale pour la présentation de leur œuvre. Vaste programme donc ! Heureusement, pour cette finale, la plupart des anciens candidats déjà virés reviennent pour les épauler; et après avoir constitué les dernières équipes, c’est parti !

Pour Kate et ses acolytes, c’est le choix du romantisme, un paquet à destination des couples, avec un slogan « Pour lui, pour elle, à partager ». Des saveurs raffinées, une idée d’emballage assez intéressante, avec trois compartiments séparés. Mais il y a deux grosses ombres au tableau. D’abord, le prix proposé pour la boîte : 13 livres, ce qui est assez onéreux. Ensuite, le nom choisi : « Intimate ». Pour l’une des collègues de Kate, cela fait trop nom de boîte de tampons. Alors, à la dernière minute de la fin du premier jour, après avoir lancé des noms très farfelus (comme « 69 », catégoriquement refusé par Kate), c’est le nom « Choc d’Amour » qui est choisi, car « le français est la langue de l’amour ».

Franchement, « Intimate » comme nom de chocolat…

Pour Yasmina, ce n’est pas si simple. Sa première idée est de faire un chocolat pour hommes. Mais les premières personnes qu’elle contacte ne sont pas convaincues par l’idée. On le transforme alors en chocolat pour tous, mais avec « de la force, des épices, quelque chose de musclé ». Un chocolat à base d’épice donc, de piments, etc. Elle trouve aussi un nom, « Cocoa Electric ». Un prix bas (6 livres), un logo percutant… Mais quand même, on sent que le spot télé tourné n’est pas très excitant et reste très conventionnel. Et puis, au vu du faible prix, la qualité du chocolat est moindre que celui de Kate.

Lors du troisième jour, les deux finalistes jouent leurs dernières cartes. Ambiance romantique, avec fleurs et blanc partout pour « Choc d’Amour », éclairs, couleurs vives au son de Danger ! High Voltage ! d’Electric Six pour « Cocoa Electric ». Un véritable oral pour les deux finalistes, devant de grands noms du chocolat et sir Alan. Les deux présentations se passent bien, certaines questions sont posées. Et l’épreuve se termine !

Le lendemain, dans la Boardroom, c’est le débriefing final en compagnie des deux équipes, justifiant leurs choix et leurs décisions auprès de Sir Alan. Ce dernier, bien que très satisfait par les deux produits, pointe deux défauts : le prix de « Choc d’Amour » et la faible qualité de « Cocoa Electric ». Il demande ensuite aux anciens candidats leur avis sur les deux finalistes, qui ne récoltent que des compliments. Enfin, après une coupure de réflexion, Surrey donne sa réponse. Il a eu du mal à décider entre Kate, « trop parfaite et robotique » et Yasmina, qui a pris des risques, avec une qualité finale médiocre. Au final, c’est Yasmina qu’il choisit pour devenir The Apprentice.

J’espère que ce résumé vous a permis de mieux comprendre ce qu’était l’émission. Pourquoi je suis fan de The Apprentice ? Parce que le concept me plait (ça doit être une réminiscence de mon bac ES). Chaque semaine, les candidats doivent faire preuve d’inventivité, de risques, de créativité. C’est tout ce déroulé qui me plait : c’est une émission nouvelle, addictive, prenante, pas idiote comme d’autres télé-réalités. Bref, je doute de voir une version française un jour. Mais si vous trouvez un épisode sur le web…

Merci d’avoir lu cet article. Maintenant, vous êtes virés !